Le cinq décembre dans les mémoires des participants,
dans les matériaux du Samizdat, les documents d’organisations du
parti et du komsomol et dans les notes du KGB au Comité Central
du Partie Communiste de l'Union Soviétique.
Le 5 décembre 1965 à 6 heures du soir
quelques dizaines de gens manifestaient sur la place Pouchkine à
Moscou, près de la statue du poète. La foule de manifestants tenait
des pancartes en papier au-dessus de leurs têtes. D’aucunes disaient : "Nous
exigeons la transparence dans le jugement de Siniavski et Daniel!" (il
s’agissait de deux littérateurs qui avaient étés arrêtés auparavant
pour des raisons politiques). Les autres pancartes exigeaient de "respecter
la Constitution soviétique" et demandaient la libération des
cliniques psychiatriques de quelques jeunes gens qui y avaient été
internés manu militari pour avoir préparé cette manifestation.
Les organisateurs de ce meeting - le
mathématicien A.Volpine, le physicien V.Nikolski, le peintre Y.Titov
et son épouse E.Stroieva - avaient rédigé le texte du billet qui portait
le titre de "lettre
ouverte des citoyens" et qui était un appel à participer à la "manifestation
pour la glasnost" sur la place Pouchkine. Ce texte avait été
recopié des dizaines de fois et distribué aux universités et instituts
de la capitale dans les jours qui précédaient le cinq décembre.
La place avait été quadrillée à l’avance
par les différentes forces de l’ordre. Les pancartes furent rapidement
arrachées des mains des manifestants, immédiatement cessèrent les tentatives
de quelques participants de commencer un discours. L’on arrêta 22 personnes
sur la place; plus tard dans la soirée tous furent relâchés. Cette
manifestation était la première en son genre à Moscou (dans tout le
pays, apparemment) depuis quelques décennies. /…/
Nonobstant, l’appréciation du sens et
de la signification de ce qui s’est passé le 5 décembre sur la place
Pouchkine ne peut être réduit à la seule interprétation de l’auteur
de cette idée. Comme la "Lettre ouverte des citoyens", tirée
de la tractation sur le droit (dans les archives du "Mémorial" sont
conservées des copies de brouillons de ce document; l’une d’elles prend
douze feuilles couvertes recto verso d’une fine écriture)
fut transformée en billet; comme le slogan exigeant la transparence
dans le jugement de Siniavski et Daniel fut, le jour même de la démonstration,
complété par le slogan "Respectez la Constitution!", l’idée
première de la démonstration se transforma dans la conscience des
organisateurs et des manifestants. Il va de soi que ceux qui avaient
pris une part active avec Volpine dans la préparation de cette manifestation
- Valerij Nikolski, les époux Titov et d’autres - n’avaient pas moins
droit à une explication de cette manifestation qu’Aleksandr Sergeevitch
en personne. Admettons qu’ils n’étaient pas tout à fait d’accord,
ni avec la position de Volpine, ni entre eux. Et ceux qui avaient
distribué la "lettre des citoyens" ou qui avaient participé
à la manifestation - des vétérans de la Majakovka comme J.Galanskov,
V.Boukovski? L.Polikovskaja ou A.Chukhta; des SMOGistes (SMOG, "Samie
molodoye obshestvo geniev“, "La plus jeune société des génies",
Moscou annéées '60) tels V.Batchev et J.Vichnevskaja, des étudiants
(selon nos sources au moins trois facultés - philologie, journalistique
et biologie - de l’Université d’Etat de Moscou étaient représentés;
en plus il y avait des étudiants du MKHAT (Théâtre d'Art) et du Conservatoire
de Moscou; il y avait même des écoliers, représentés par J.Vichnevskaja
et I.Yakir dans notre répertoire) étaient encore moins d’accord avec
la position de Volpine. Ceux qui venaient sur la place juste pour
regarder avaient sûrement encore une autre opinion de cette manifestation,
et ils ne se résument pas, et de loin, à ceux dont on parle dans
les matériaux publiés par L.Aleksejev, N.Sadomskaja, V.Volpine, J.Kiselev
et d’autres qui avaient participé à la discussion de ces idées. La
rumeur sur cette démonstration se répandait rapidement, et ce soir-là
on vit beaucoup de représentants de l’intelligentsia artistique moscovite
sur la place.
Aleksandr Volpine raconte:
Les slogans étaient écrits chez Lena
Strojeva à la maison. Son mari, Yura Titov, faisait les pancartes
mieux que les autres. Moi-même, je n’y assistai pas. Le slogan sur
la transparence était mon idée, mais il y ajouta de lui-même le slogan : "Respectez
la Constitution Soviétique, c’est la loi primaire de l’URSS!".
Moi, j’aurais dit "obéissez". Mais on n’avait plus le temps
de changer. On garda le slogan tel quel. C’était bien ainsi, "respectez
la constitution", bien sûr, d’autant plus qu’on était le 5 décembre,
Jour de la Constitution!
Je ne voulais rien d’autre que ce qu’il
était écrit dans la lettre ouverte. Mais ce n’est pas juste "rien
d’autre", c’était
justement de quoi il s’agissait.
Il y avait deux ou trois exemplaires
de chaque slogan. Dans la mesure où l’on avait emmené Boukovski et
qu’on avait enfermé Julia Vichnevskaja dans une maison de fous la veille
de la manifestation, on ajouta des slogans pour la libération de Boukovski
et de Vichnevskaja.
Vika (Volpina) avait trouvé une manière
pour me faire passer jusqu’à la place Pouchkine sans que je me fasse
interpeller en chemin. On le montrait même à la télé : Yura Kiselev
m’y amena dans une voiture pour invalides. La veille, je ne passai
pas la nuit à la maison et je ne partais pas non plus de la maison
pour aller sur la place. Yura m’y amena à six heures pile. Les spectateurs
sont là, je fais le tour, j’en connais quelques-uns. J’en ai compté
environ quatre-vingts. D’autres en ont compté cent, deux cents. Les
gens se baladaient dans la rue Gorki, ils flânaient ça et là. D’autres
regardaient d’où se trouve le cinéma "Rossija" Il va de soi
que je ne pouvais tous les compter. Mais que m’importe, huit ou huit
mille, l’important est qu’ils étaient là et que les slogans avaient
été déroulés. Je ne voyais presque personne de mes connaissances. Natacha
Sadomskaia était à côté du "Rossija" à ses propres dires,
mais je ne l’ai pas vue. Avant même qu’on eût déroulé les slogans,
j’ai dit à Valery Nikolski de s’en aller. Il me semblait que, si ça
rate ou ne donne pas grand-chose, il faudra répéter la démonstration,
mais on m’aura déjà arrêté. Donc il faut quelqu’un d’autre qui est
au courant. Et pour cette raison je lui dis de s’en aller de la place.
Je suis content qu’il est là, mais il n’est plus utile. Lui ne voulait
pas, mais je lui dis : va-t-en!
Les gens se sont rassemblés à six heures,
mais la manifestation commença de facto à six heures dix-sept.
Je regardai l’horloge sur la place et pensai : ben alors, on va rester
comme-ça sans bouger ou quoi? Tout est calme. Je vois les slogans,
enroulés. Il y a là les correspondants que Lenka avait alarmés, à droite
sur le terre-plein devant la statue. Si on se tient dos à Pouchkine,
ils sont du côté extérieur du square. A mes côtés se trouve S.N. Eh
bien, il faut commencer, c’est tout! A six heures dix-sept j’ai dit
aux gars... Ils ont déroulé les slogans, les deux. Moi aussi j’en pris
un, justement celui à propos de la Constitution. On déroula un autre "Nous
exigeons la transparence sur le jugement de Siniavski et Daniel!" Il
y avait au moins deux, peut-être trois exemplaires de chaque slogan,
mais pas plus. C’est-à-dire que rien de bien grandiose ne s’est passé.
Mais il ne se passa pas une demie minute que des "coopérateurs
en civil" sont venus et l’un d’eux déchira le mot "glasnost’" du
slogan. Les slogans étaient écrits sur du papier, on les pouvait
simplement déchirer. On n’avait pas encore assez d’expérience, nous
avons appris pour plus tard qu’il fallait une doublure en tissu.
...Le slogan sur la libération de Boukovski
et Vichnevskaja était dans les mains de Yura Titov. Il me semble qu’il
n’a pas pu le dérouler, car le pouvoir le lui avait déjà pris. Jul’ka
Polousiouk, qui y était aussi, a dit qu’il n’avait pas eu le temps
de lire quelque slogan que ce soit. Mais peut-être ne se trouvait-il
pas au bon endroit; j’ai vu des slogans, je regardais.
Evidemment, on nous emmena quelque part,
on ne savait pas encore où, après on l’a su. Presque immédiatement
après qu’on eut déchiré le slogan avec "glasnost’", on me
prit sous le bras et on m’emmena quelque part vers la statue de Dolgorouki,
où ils avaient une sorte d’état-major.
Un homme, petit et assez gros, parla
avec moi. Il avait vraiment l’air gras. Pas très cultivé, non plus.
Il parlait doucement. Il s’est présenté comme un collaborateur du Mossovet
(Conseil Municipal de Moscou, NdT), mais ça ne m’étonnerait pas s’il
était du KGB. Nous avions une discussion, totalement inutile, qui se
traînait : "Et
pourquoi vous écrivez ceci?.. Pourquoi vous vous êtes rassemblés
le Jour de la Constitution?.. A qui avez-vous montré cette lettre
ouverte?.."
- Et pourquoi dois-je en parler?
- L’avez-vous montré à Tarsis?
- Demandez à Tarsis.
- Et là, vous écrivez : "Respectez
la Constitution", cela
signifie quoi, que quelqu’un ne la respecte pas?
Je dis :
- Si des gens chassent un homme qui se
trouve sur une place avec un tel slogan le Jour même de la Constitution,
c’est que, probablement, ils ne la respectent pas vraiment, cette Constitution.
On a parlé de cette façon quelque cinq
minutes. Il m’a demandé pourquoi nous exigions la transparence des
jugements, puisque c’est la base même de la jurisprudence, LA norme
principale de procédure garantie. Et il dit clairement et de façon
très articulée :
- Nos jugements sont toujours transparents!
- Tant mieux. Si c’est comme-ça, je me
suis peut-être trompé. Mais puisque les jugements sont transparents,
cela signifie que nos exigences ne font que correspondre à la Constitution
et que tout est en ordre.
Et c’est tout, et la journée était finie.
J’étais là trois heures durant, puis ils m’ont ramené chez moi. Il
y avait beaucoup d’autres arrêtés. Ils avaient pris Titov, nous l’avons
vu avec Lena dans les jours qui suivirent, quand nous nous sommes tous
retrouvés et que nous avons appris, que tout le monde était libre.
La manifestation a été oubliée. Et maintenant je suis libre de lire
Siniavski et Daniel. Evidemment, j’ai lu tout ce qu’ils ont écrit.
Ça m’a d’ailleurs plu. J’ai raconté cela à mes connaissances. Je faisais
le tour des maisons, je demandais des nouvelles.
Extrait des mémoires de Vladimir Boukovski
Et donc voilà, en novembre 65 quelques
gens ont commencé à distribuer des billets tapés à la machine avec
une "Lettre Ouverte des Citoyens" parmi leurs connaissances;
le texte est, évidemment, de la main d’Alik Volpine. /…/
Bien sûr, beaucoup étaient contre ce
morceau de bravoure. Comme d’habitude on disait que c’était une provocation
du KGB, pour qu’on se trahisse, etc. La majorité soutint pourtant l’idée,
et même un pessimiste comme Yurka Titov disait.
- Tu vois, enfin ces intellos ont inventé quelque
chose de sensé.
La Lettre Ouverte fut distribuée par
les canaux du samizdat, qui la veille avaient encore distribué les
poèmes de Mandelstam ou de Pasternak ou encore des recueils littéraires.
Ces "canaux de
la confiance" se sont avérés être notre plus grande réussite
de la dernière décennie, et c’est grâce à eux que vers la fin décembre
tout Moscou était au courant de la manifestation le Jour de la Constitution
qui se préparait.
Ludmila Alekseieva raconte:
Dans toute cette histoire risquée,
Valery, le mari d’Ada Nikolskaia, encore une de nos amies proches,
était un page fidèle d’Alik. Valery Nikolsky distribuait la "Lettre
Ouverte des Citoyens", choisissait avec Volpine l’endroit pour
la manifestation et, bien sûr, voulait y aller, bien qu’Adka le suppliait
de ne pas y aller. En fin de compte il était clair qu'autant Alik
que Valery iraient à la démonstration. Adka aussi avait décidé d’y
aller, elle disait : "Mon mari y va, il faut que j’aille voir
comment ça va se passer, il faut que je sois à ses côtés."
Moi non plus, je ne pouvais pas ne pas
y aller. Alik et Valerka y vont, il faut quand-même aller voir ce qu’il
adviendra à nos amis, s’ils sont tellement décidés. Natachka (Sadomskaia)
décida d’y aller aussi pour les mêmes raisons. En un mot, Natacha,
Ada et moi-même sommes allés à la démonstration toutes les trois. /…/
Le premier que j’ai vu quand nous nous
sommes approchés était Yura Titov, qui se tenait dos à tout le monde
d’un air indifférent. Sous son manteau il avait des pancartes. Puis
Alik Volpine s’est approché, puis de jeunes gens qu’on ne connaissait
pas. Plus tard, j’ai vu comment on le traînait et je l’ai retenu. C’était
une jeune homme vêtu d’un veston en cuir noir. Pendant qu’on le traînait
il résistait et il criait. On l’a poussé dans une voiture et on l’a
emmené. Après, j’ai su que c’était Oleg Vorobiev.
Au fait il n’y avait que peu de manifestants,
une cinquantaine, à mon avis. Nous, les spectateurs, étions nombreux.
Je dois dire que beaucoup racontent maintenant qu’ils étaient à la
démonstration, mais en fin de compte ils étaient des spectateurs comme
nous. Je ne suis pas d’accord avec Boukovski qui dit qu’il y avait
environ deux cents manifestants. Il n’était pas là, sur place, on l’avait
emmené avant, et il l’a écrit de la bouche de quelqu’un. Mais moi,
je me souviens justement de ce petit groupe de manifestants:ceux
qui tenaient des slogans et ceux qui se faisaient embarquer après.
C’étaient Volpine, Titov et encore quelqu’un
qui tenaient des pancartes. Ils avaient à peine le temps de soulever
leurs pancartes qu’on les leur arracha. Ça s’est passé comme un éclair
: un moment ils soulevaient leurs pancartes, le moment d’après on les
embarquait déjà. Et tout ça sous le crépitement des appareils photo.
Il y avait des correspondants occidentaux tout comme des agents du
KGB parmi les photographes. Tout ça m’a très fortement impressionné.
Note du directeur du KGB auprès du Conseil des Ministres
de l’URSS au Comité Central du Parti Communiste de l’Union Soviétique,
le 6 décembre 1965
TsK KPSS (Comité central du Parti Communiste de l'Union Soviétique),
2685-c
Je rapporte que le cinq décembre de
cette année, un groupe de jeunes s’est rassemblé devant la statue
de Pouchkine, au nombre de 50-60, pour la plupart des étudiants de
différentes universités et hautes écoles, de jeunes collaborateurs
d’instituts de recherche scientifique et d’autres gens sans occupation
précise.
A 18 heures 30 minutes des participants
distincts ont commencé à scander des slogans démagogiques sous le prétexte
de respect des libertés citoyennes. Un des participants, VOLPINE (Essenine)
A.S., collaborateur cadet de l’institut d’information technico-scientifique
auprès de l’Académie des Sciences de l’URSS, malade mental, essayait
de dérouler un slogan qu’il avait apporté : "Respectez la Constitution
(la Loi Principale) de l’Union Soviétique!". A part cela, les
participants de cette réunion avaient deux autres slogans : "Nous
exigeons la transparence dans le jugement de SINIAVSKI et de DANIEL!" et "La
liberté pour V.K.BOUKOVSKI et les autres internés dans les cliniques
psychiatriques - relatifs à la manifestation pour la glasnost’!" (BOUKOVSKI,
sans occupation précise et VICHNEVSKAIA, élève de la 10ème classe
(classe terminale, NdT) dans l’école secondaire numéro 710 sont malades
mentaux et ont été internés pour y être soignés dans une clinique
psychiatrique avec l’accord de leurs parents).
Les mesures prises ont permis d’éviter
les tentatives de certains participants de provoquer le désordre et
de faire des discours démagogiques.
Avec l’aide du détachement opératif du
komsomol et des gardes, 28 personnes ont pu être arrêtées et interrogées
dans l’état-major de la garde civile. Parmi les personnes arrêtées
il y avait : 11 étudiants, 11 jeunes spécialistes et un ouvrier; le
reste était sans occupation précise; 12 arrêtés sont membre du VLKSM
(Union de la jeunesse communiste).
Il est indispensable de remarquer que
parmi les plus actifs des participants à cette réunion 7 sont connues
pour être malades mentaux : quatre d’entre eux (VOLPINE (Essenine),
GALANSKOV, TITOV, et KHAUSTOV) ont déjà participé avant à des manifestations
antisociales.
Avant qu’eut lieu la réunion près de
la statue de Pouchkine, il fut distribué un tract anonyme dans les
universités et hautes écoles et dans les clubs de jeunesse avec un
appel à participer à cette "réunion
pour la glasnost’" et l’exigence de transparence concernant
le jugement du cas SINIAVSKI et DANIEL.
Une analyse préalable, mais aussi des
informations sur d’autres manifestations nuisibles à l’idéologie parmi
l’intelligentsia artistique et la jeunesse, font preuve du faible effet
du travail éducatif politique, surtout dans les universités et les
hautes écoles.
Les nombreuses associations artistiques
et littéraires ne font pas montre non plus d’une influence politique
indispensable. Dans certaines associations littéraires ont trouvé refuge
des éléments antisociaux, rédigeant des œuvres politiquement nocives
et appelant la jeunesse à des discours démagogiques. Certaines de ces "œuvres" se
font passer en Occident où elles sont utilisées dans la propagande
anticommuniste.
Il me semble qu’il serait effectif d’enjoindre
au comité du parti de la ville de Moscou de se pencher sur les questions
liées à l’accroissement du travail éducatif politique, surtout parmi
l’intelligentsia artistique et les étudiants des hautes écoles et des
universités.
Le Comité de la Sécurité d’Etat (KGB)
prend des mesures pour découvrir les inspirateurs des manifestations
antisociales et pour mettre fin aux actions nocives de leur côté.
LE DIRECTEUR DU KGB V.SEMITCHASTNY
(publié d’après le texte de l’expertise de N.Okhotine et autres
pour la Cour Constitutionnelle de la Fédération Russe ("L'Affaire
KPSS", addenda IV, document 5))
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